Outils d'accessibilité

Ajis-points-demi-006

Le discours de la Présidente

img 9616

Discours de Camille Dorival, présidente de l’AJIS, en introduction de la remise du Prix 2012

Monsieur le Ministre,
Monsieur le Président,
Monsieur le Directeur général,
Chers partenaires de l’AJIS et interlocuteurs des journalistes sociaux,
Chères consoeurs, chers confrères,

img 9616Merci à Vincent Chriqui de nous accueillir dans les prestigieux locaux du Centre d’analyse stratégique, où nous avons le plaisir de nous retrouver presque chaque année pour remettre le prix AJIS. Ce Prix a été créé en 1986 en hommage à cinq journalistes de l’AJIS et un dirigeant de l’AFPA. Cinq d’entre eux ont perdu la vie dans un accident d’avion survenu le 12 décembre 1984 à l’aéroport du Bourget, alors qu’ils revenaient d’un voyage de presse organisé conjointement par l’AJIS et l’Afpa à Turin et Genève. Quelques mois plus tard, le sixième d’entre eux, qui avait également participé au voyage, avait mis fin à ses jours. Permettez-moi de les nommer : Marie-France Desgouttes, journaliste à France Culture, Martine Godoy, journaliste à La Croix, Eric Hassan, journaliste à Libération, Evelyne Lance, journaliste aux Echos, Jean-Claude Pirot, dirigeant de l’Afpa, et Robert Ligneul, journaliste à Options.

En souvenir de ces six personnes, l’AJIS remet chaque année, et pour la vingt-septième année, un Prix de l’Information sociale, décerné à un futur journaliste auteur d’une enquête sur une thématique sociale. Depuis2006, l’Afpa remet en outre une « mention spéciale » à une deuxième enquête sélectionnée par le même jury. Ces deux Prix sont aujourd’hui dotés respectivement de 3500 et de 2500 euros.

Nous avons reçu, cette année, 44 candidatures au Prix, surtout en presse écrite, mais aussi sous forme audiovisuelle, photo ou multimédia. Cinq membres du comité directeur de l’AJIS en ont présélectionnés onze, qui ont ensuite été examinées par le jury final, qui réunit chaque année des membres du comité directeur de l’AJIS, les anciens présidents de l’association, un représentant de l’Afpa, mais aussi deux responsables d’écoles de journalisme et deux responsables de rédaction. Cette année, ont accepté de se joindre à ce jury Agnès Chauveau, directrice exécutive de l’école de journalisme de Sciences-Po Paris, François Simon, tout nouveau directeur de l’Institut de journalisme de Bordeaux-Aquitaine, Laurent Guez, directeur de la rédaction de l’Usine nouvelle, et Philippe Antoine, rédacteur en chef à BFM TV. Qu’ils en soient chaleureusement remerciés.

Vous vous demandez tous certainement qui a été primé cette année, aussi je ne vais pas maintenir le suspense plus longtemps.

Pour le Prix AJIS, le choix du jury s’est porté sur une enquête réalisée par deux étudiants de l’Ecole publique de journalisme de Tours, Valentin Cruard et Vincent Piffeteau. Leur article, intitulé « Ces établissements spécialisés qui s’ouvrent au handicap social », montre comment les Esat, censés n’accueillir que des travailleurs handicapés, reçoivent de plus en plus de travailleurs valides en difficulté sur le marché du travail, orientés vers ces structures parce qu’elles ont des exigences de productivité moindres que le milieu ordinaire et qu’elles constituent pour eux une sorte de « dernière chance » après des années de chômage ou de précarité. Ce qui ne va pas sans poser de problème pour les travailleurs souffrant d’un handicap, qui voient se réduire le nombre de places qui leur sont accessibles en Esat.

La « Mention Spéciale» de l’Afpa a quant à elle été attribuée à Hélène Renaux et Jean-Charles Guichard, du Centre de formation des journalistes (CFJ) de Paris. Dans leur reportage vidéo, intitulé « L’assistance sexuelle : un tabou en France », ils s’interrogent, avec des témoignages forts, des images marquantes, même parfois crues, sur la nécessité de donner un statut aux « assistants sexuels » ; chargés, en toute illégalité pour l’instant ou sur la base théorique du bénévolat, d’accompagner la sexualité des personnes lourdement handicapées.

Bravo à ces quatre étudiants, qui nous ont épatés par l’originalité de l’angle qu’ils ont choisi et du traitement des sujets retenus.

Nous remercions Michel Sapin, ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, d’avoir accepté de venir remettre le Prix AJIS, deux mois à peine après son entrée en fonction, et à la veille d’une échéance majeure pour son ministère : la grande conférence sociale des 9 et 10 juillet. Merci d’avoir réservé de votre temps pour venir rencontrer ces futurs journalistes mais aussi tous les journalistes de l’AJIS, que vous devriez fréquenter abondamment dans les jours, semaines et mois qui viennent.

Je profite de cette occasion pour vous convier à venir échanger avec nous dès la rentrée septembre dans un cadre un peu plus formel, un Grand RV de l’AJIS, bizutage incontournable pour tout nouveau ministre nommé dans le champ social – même si, en matière de bizutage, vous serez déjà servi les 9 et 10 juillet. J’espère que vous répondrez positivement à notre invitation.

Nous remercions également Yves Barou, président de l’Afpa, d’être ici pour remettre la mention spéciale. Vous avez été élu hier à cette fonction, c’est donc une sacré exclusivité que vous réservez aujourd’hui aux lauréats et aux journalistes de l’AJIS. Nous profitons de votre présence pour remercier l’Afpa de sa fidélité à l’AJIS et pour souligner notre volonté de poursuivre le partenariat historique noué entre nos deux organisations. Nous espérons par ailleurs que, comme Michel Sapin, vous accepterez de venir rencontrer dès la rentrée les journalistes de l’AJIS pour faire un point sur la situation de l’Afpa.

Avant de céder la parole à Michel Sapin, je tenais à souhaiter, au nom de tous les adhérents de l’AJIS, un très bel avenir professionnel aux quatre étudiants primés ce soir. En espérant que vous continuerez à vous passionner pour les thématiques sociales qui nous sont chères et que vous militerez à nos côtés pour les faire mieux connaître du grand public et pour défendre leur place dans les médias français.

Partager