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Lettre ouverte : SAUVER LE CAPE, UNE URGENCE !

Engagement militaire au Mali, prises d’otages en Algérie, construction européenne en mal de projets, laborieuse sortie de crise… Rarement  l’action de la France a été autant scrutée par la communauté internationale et les nombreux journalistes étrangers en poste à Paris.

 Or, c’est en cette période cruciale qu’il est envisagé de fermer le Centre d’Accueil de la Presse Etrangère (CAPE*), cette vitrine médiatique unique qui permet aux responsables de la vie politique nationale et aux personnalités étrangères de passage à Paris de s’adresser en direct aux journalistes français et internationaux. Et à ces derniers, organisés en associations représentatives de leur secteur d’activité, de bénéficier des services et du lieu d’échange exceptionnel que constitue ce  Foreign Press Center à la française, comme en disposent toutes les grandes capitales. Surprenant paradoxe !
    Depuis douze ans qu’il existe, après avoir été créé à l’initiative des ministres des Affaires Etrangères et de l’Economie de l’époque, le CAPE a considérablement développé ses activités au service des journalistes et de « l’image de la France ». Ainsi, en 2012, le Centre a accueilli 223 évènements, pratiquement un par jour ouvrable, dont la qualité et la diversité ont été appréciées par les participants. Ceci en dépit de restrictions budgétaires  qui se sont traduites par des coupes claires dans les effectifs et les moyens d’actions du CAPE dont la tutelle est assurée par différents ministères, le Quai d’Orsay et Bercy, pour une bonne part, mais aussi la Défense, l’Education nationale, le Travail, la Santé, l’Agriculture…
     Nous savons tous que la France, comme bien d’autres pays européens, vit une période de « vaches maigres » budgétaires. Mais peut-on imaginer Paris sans un Centre de Presse comme le CAPE qui, sous des gouvernements successifs, a justifié le bien fondé de cette enceinte si spécifique ?
     Se priver de cet espace d’information, de communication et, quelque part, de liberté de la presse, serait un immense gâchis doublé d’un échec pour tous. Pour les journalistes français et internationaux, bien sûr, privés d’interlocuteurs, faute de pouvoir les rencontrer. Mais aussi pour le personnel politique, diplomatique, économique, social ne disposant plus d’un terrain neutre pour faire passer ses messages.
      Par cette Lettre Ouverte, nous appelons le Chef de l’Etat et tous les ministères qui ont permis de faire de ce Centre une institution reconnue et apprécié par les médias comme par les acteurs politiques, diplomatiques et économiques français et étrangers, à tout faire pour que le CAPE surmonte ses difficultés actuelles – qui ne sont pas que comptables – et continue à vivre.
Car sans lui, ce serait un peu de l’image et du rayonnement de la France qui disparaitrait, au moment où elle en a particulièrement besoin.

* Voir le site du CAPE : www.capefrance.com

Ruggero de Pas, signataire de cette lettre, n’en verra pas la publication. L’un des fondateurs du CAPE, Président et infatigable défenseur du Centre, ancien Président de l’APE, il s’est éteint, le 15 février,  des suites d’un cancer.

Sont signataires de cette Lettre Ouverte :
Les associations membres du Conseil d’Administration du CAPE : l’Association de la Presse Etrangère (APE) ; L’Association de la Presse Diplomatique (APDF) ;  l’Association des Journalistes Economiques et Financiers (Ajef) ;  l’Association de la Presse Africaine (APPA) ; Le Club de la Presse Arabe (CPA) ; ASIA Presse. 
Ainsi que : l’Association des Journalistes Européens (AJE) et Jean Quatremer ; L’Association Française des Journalistes Agricoles (AJFA); l’Association des Journalistes de l’Information Sociale (AJIS) ; l’Association de la Presse France-Japon (APFJ) ; l’Association de la Presse Latino-Américaine (APLA) ; l’Union Internationale de la presse Francophone (UPF)  

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