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Rapport moral 2015 – Association des Journalistes de l’Information Sociale

L’Ajis peut être fière de son bilan en 2015. Des adhésions stables, des activités variées et, surtout, enregistrant une hausse de fréquentation, un bilan financier sain bien qu’en très légère dégradation.
L’année a été particulièrement riche, avec un accent mis sur les actions de lobbying – en particulier concernant l’accès aux données de santé – qui ancre l’Ajis comme une association clé sur les questions de liberté d’information. Aujourd’hui, nous pouvons dire que l’Ajis est reconnue par les pouvoirs publics sur ces questions-là. Mais la vigilance doit perdurer dans un contexte où les menaces contre la liberté de la presse sont de plus en plus récurrentes.
Pour cela, l’Ajis a besoin de compétences, de dynamisme, d’engagement. Bref : de bénévoles. Nous continuons vaille que vaille à constituer une équipe complète au service des adhérents. Mais force est de constater que l’exercice est de plus en plus difficile. Il ne faut pourtant pas baisser les bras. Plus que jamais, l’Ajis apporte aux journalistes sociaux une plus-value alors que les conditions d’exercice du métier se dégradent. C’est pourquoi, notamment dans la perspective des 50 ans de l’association en 2017, nous réitérons notre appel aux bonnes volontés tout au long de l’année.

Une équipe en renouvellement

C’est à la fois une richesse et un défi : renouveler le comité directeur et le bureau d’une année sur l’autre tout en conservant une continuité d’action. En 2015, le CD de l’association, qui compte 15 membres, a été renouvelé d’un tiers. Une force pour l’Ajis qui se doit d’intégrer, dans son équipe animatrice, des journalistes avec un regard neuf. Au cours de l’année toutefois, deux membres du CD ont démissionné et une autre a changé de champ d’intervention. C’est donc avec moins de bras, mais avec tout autant de dynamisme, que notre collectif a pu organiser autant d’activités que de coutume. Ce qui représente une forte satisfaction.
Pour 2016, le comité directeur, et dans une moindre mesure le bureau, vont être à nouveau modifiés en profondeur. Le comité directeur sera renouvelé de 6 nouveaux membres. Encore une fois, une bonne chose, à l’orée de deux années essentielles pour préparer les 50 ans de l’Ajis. Cela demande néanmoins que les candidatures soient là. Si aujourd’hui vous pouvez voter pour une liste complète, c’est que les membres du bureau et du CD sont allés sensibiliser de nombreux confrères et consœurs sur l’intérêt de s’investir dans notre association, malgré le temps professionnel contraint de chacun.
Quand nous disons : « L’Ajis, c’est vous qui la faites, c’est votre association », ce n’est jamais un vain mot. Cela exprime un besoin réel de candidates et de candidats pour faire perdurer l’activité de l’Ajis.
Le bureau de l’Ajis et le comité directeur tiennent à remercier pour son implication et son professionnalisme la déléguée de l’Ajis, Nadine Decorce, maillon indispensable à la bonne marche de l’association. L’occasion aussi de saluer Claire Alet, qui a décidé de ne pas se représenter et de remercier infiniment Véronique Hunsinger, la secrétaire générale, qui n’a jamais compté son temps et son énergie pour l’Ajis.
Les locaux de l’Ajis ont également été renouvelés. L’Ajis est abritée par l’EMI-CFD qui, lors de son déménagement, en 2015, dans le 20e arrondissement rue des Prairies, a accepté de continuer à louer un bureau à l’Ajis permettant à notre déléguée d’exercer ses fonctions dans d’excellentes conditions. Nous remercions vivement le président de l’EMI-CFD, François Longérinas, ainsi que toute son équipe.

Des adhésions stables

En 2015, le nombre de journalistes adhérents est resté stable en dépit des changements au sein des rédactions. Il s’agit d’une constante dont l’Ajis se félicite. Cela témoigne de la nécessité et de l’intérêt d’adhérer à l’Ajis pour les nouvelles recrues du journalisme social. En 2015, 43 journalistes ont ainsi quitté l’Ajis, et 45 nouveaux ont adhéré. L’Ajis compte donc 305 journalistes à jour de cotisation, parmi lesquels 11 sont des retraités et versent une cotisation réduite de 30 euros et 6 entrent dans la catégorie des  « Amis de l’Ajis », des journalistes qui ne traitent plus habituellement des questions sociales mais qui souhaitent préserver un lien avec l’Ajis.
Du côté des partenaires, que nous remercions une nouvelle fois pour leur soutien, l’Ajis compte, fin 2015, 105 partenaires. Sept ont quitté l’Ajis et deux nouveaux sont arrivés.

L’annuaire, un outil utile

Comme chaque année, l’annuaire de l’Ajis recense, pour ses adhérents et partenaires, l’essentiel des contacts utiles dans le champ social. Sur le fond, l’annuaire a subi une évolution significative avec des ajouts et des retraits pour coller au plus près aux besoins des adhérents. Un projet essentiel et laborieux mené par un groupe de travail spécialement dédié, composé de Linda Daovannary, d’Agnès Laurent et de Bénédicte Foucher.
En 2015, l’Ajis a lancé un prix de la photographie sociale, ouvert aux étudiants qui se destinent au photojournalisme. La photo sélectionnée devait illustrer la couverture de l’annuaire et l’affiche du Prix Ajis 2016. Mais le succès n’a pas été au rendez-vous. Nous avons reçu seulement deux photos qui, par ailleurs, ne répondaient pas aux critères recherchés. Le règlement du Prix photo permettait à l’Ajis de ne retenir aucune photo envoyée. C’est donc finalement un cliché d’Olivier Clément, photographe adhérent de l’Ajis, qui illustre la couverture de l’annuaire pour 2015-2016.
Nous avons toutefois décidé de relancer le Prix photo en 2016. Nous ferons en sorte qu’il trouve sa place et son public au sein des écoles spécialisées.

Un Hebdo toujours essentiel

L’Hebdo de l’Ajis, envoyé tous les lundis matins (sauf pendant les périodes de vacances scolaires) est devenu un rendez-vous incontournable pour les adhérents de l’Ajis. Il référence les manifestations organisées par l’Ajis, les rendez-vous presse, les dernières publications, mais aussi les offres d’emploi dans le secteur, les nouveaux adhérents… Autant d’informations précieuses qui sont rédigées le week-end par une équipe de rédacteurs bénévoles, membres de l’Ajis. L’Ajis remercie Sabine Izard, Valérie Lespez, Guillaume Guichard, Anne Thiriet et Florence Mehrez pour leur participation à l’équipe amplement remaniée en 2015. Un renouvellement régulier est là aussi nécessaire. Pour 2016, l’Ajis cherche de nouveaux bénévoles : participer à la rédaction de l’Hebdo c’est aussi s’impliquer dans la vie de l’association. Ce renouvellement est d’autant plus impérieux en 2016 que parmi les rédacteurs, deux membres du bureau souhaiteraient quitter l’équipe de rédaction de l’Hebdo afin de se concentrer sur la vie du bureau qui s’annonce dense pour les deux années à venir.

Le Prix, pilier de notre agenda

En 2014, l’Ajis avait commémoré les 30 ans de l’accident qui s’est produit le 12 décembre 1984 dans lequel quatre journalistes de l’Ajis sont décédés de retour d’un voyage d’étude organisé avec l’Afpa à Genève et à Turin : Marie-France Desgouttes, 28 ans, de France Culture, Martine Godoy, 26 ans de La Croix, Eric Hassan, 31 ans, de Libération et Evelyne Lance, 37 ans du quotidien Les Echos. Jean-Claude Pirot, responsable à l’Afpa, est également décédé dans l’accident. Robert Ligneul, journaliste à Options, avait mis fin à ses jours suite à l’accident.
En 1986 était créé le Prix Ajis en souvenir des journalistes décédés pour récompenser de jeunes journalistes désireux de s’orienter vers le champ social. En 2016, nous fêterons donc la remise du 30ème Prix Ajis de l’information sociale. Un moment que nous avons voulu célébrer différemment des autres années. A cette occasion, l’Ajis a donc noué un partenariat inédit avec le quotidien La Croix, que nous remercions chaleureusement. Un(e) rédacteur en chef du journal participera donc de droit au jury 2016 et l’article du lauréat sera publié sur le site internet de La Croix. Un élément de plus pour la notoriété et la reconnaissance de ce Prix.

L’Ajis pérennise ses partenariats

Si le quotidien La Croix devient exceptionnellement un partenaire pour le Prix en 2016, l’Afpa continue d’être à nos côtés en dotant de 2500 euros la mention spéciale à son nom. Et ce pour la 10ème année. L’Afpa continue également d’imprimer gracieusement les affiches de promotion du Prix. Merci à elle pour ce soutien.
Fidélité également pour deux autres partenaires qui permettent à des adhérents de l’Ajis d’approfondir leurs connaissances et leur culture dans le champ social. L’Intefp (Institut national du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle) d’abord, dont l’Ajis sélectionne depuis 10 ans maintenant un auditeur journaliste pour participer à son cycle annuel de formation. En 2015-2016, le thème était « Construire de nouveaux programmes de coopération pour améliorer l’emploi, la formation professionnelle et le développement économique ». C’est Nicolas Ballot de CFDT Magazine, qui a été sélectionné comme auditeur. L’IHEPS (Institut des hautes études de protection sociale) ensuite, qui délègue à l’Ajis le soin de sélectionner trois journalistes pour participer à sa session annuelle de formation. En 2015-2016, le thème retenu était « Protection sociale des entreprises : quels liens, quels enjeux, quelles perspectives ? ». Trois auditrices ont été sélectionnées : Eléonore Barriot, actuEL-RH, Candice Moors, pigiste, et Lucie Prusak, AEF.
Peu à peu, l’Ajis souhaite également renforcer les liens avec d’autres associations de journalistes. Nous avons rencontré cette année l’Ajmed (journalistes médicaux) et l’Afja (journalistes agricoles) pour tracer les pistes d’une (meilleure) collaboration, mais aussi échanger sur nos pratiques et nos fonctionnements.

Une association conviviale

C’est un leitmotiv que l’équipe de 2015, comme celles qui l’ont précédée, a gardé en tête : conserver une association conviviale en plus d’être utile. C’est pourquoi, pour la deuxième année, nous avons organisé la remise de l’annuaire fin septembre pour animer la seconde partie de l’année. Presque 100 personnes se sont retrouvées dans un café du côté de la Bourse pour partager ce moment confraternel. Cette fête de l’annuaire complète les deux autres séquences conviviales de l’année que sont la remise du Prix Ajis et l’assemblée générale.

L’Ajis en défenseur de l’intérêt des journalistes

En 2015, l’Ajis a pris un tournant en se mobilisant fortement dans des actions de lobbying qui, à notre avis, font sens avec les objectifs de l’association. Ce fut particulièrement le cas concernant l’article 47 du projet de loi Santé, sur l’accès aux données de santé. Dès le début de l’année, trois membres du bureau – Véronique Hunsinger, Bénédicte Foucher et Guillaume Guichard avec l’aide précieuse de Jérôme Vincent et François Malye du Point – ont multiplié les prises de contacts et les discussions avec le ministère puis avec des parlementaires afin de faire évoluer cet article de loi.
Dans sa version initiale, il interdisait aux professionnels de l’information de pouvoir accéder à ces données médico-administratives, ce qui constituait un retour en arrière. Un travail dense et de longue haleine qui a en partie payé puisque les journalistes sont finalement, au même titre que les chercheurs par exemple, autorisés à accéder à ces sources sous certaines conditions. Mais faire sauter le dernier verrou, qui consiste à devoir obtenir l’autorisation d’accès aux données auprès d’un comité scientifique ainsi que d’un second comité qui devra juger de « l’intérêt public » de la demande, n’a pu être obtenu malgré nos efforts. L’Ajis souhaitait que seule la Cnil continue d’autoriser les accès. Néanmoins, la ministre de la Santé a promis que l’Ajis sera représentée au sein du futur Institut national des données de santé qui  délivrera les autorisations d’accès aux bases de données. Une belle victoire pour notre association. Enfin, l’Ajis a été consultée par la Drees, le département des études du ministère de la Santé, pour recueillir son avis sur la mise en œuvre de l’open data dans le domaine de la santé.
L’Ajis s’est également mobilisée sur la question du secret des affaires. En janvier 2015, elle a vivement protesté contre le vote d’un amendement à la loi Macron qui aurait permis de poursuivre toute personne ayant pris connaissance, révélé sans autorisation ou détourné une information protégée. Le texte a finalement été retiré. Notre association a continué d’intervenir sur le sujet, plus exactement sur le projet de directive européenne dite « Secret des affaires », qui fait lui aussi peser un fort risque sur la liberté d’informer. Avec quatre autres associations (l’Ajef, Europresse, l’Association de la presse présidentielle et l’Association de la presse ministérielle), nous avons rencontré la députée Audrey Linkenheld qui a fait voter un projet de résolution excluant les journalistes du champ de la directive. Une position portée par l’Ajis et que nous avons rappelée le 1er décembre 2015 dans un communiqué commun avec les associations avec lesquelles nous avons commencé à travailler sur le sujet. Nous allons continuer à être extrêmement vigilants au cours du 1er trimestre 2016 avant que cette directive ne soit définitivement adoptée.
Plus classiquement, mais toujours essentiel de notre point de vue, l’Ajis est intervenue en 2015 auprès d’Emmanuel Macron et de Marisol Touraine en raison de la tenue de briefs off très restreints. Enfin, l’Ajis continue de siéger au Cnis (Conseil national de l’information statistique). Le bureau a désigné Jérôme Lepeytre, ancien vice-président de l’association, pour la représenter au sein de cette instance.
Enfin, en octobre, lors de la consultation publique en ligne sur le projet de loi “Pour une République numérique”, l’Ajis a apporté ses commentaires sur tous les sujets qui concernent la presse, notamment l’accès à l’information.

Les 50 ans de l’Ajis en point de mire

Ce sera l’événement de l’association en 2017. Mais, déjà, des actions ont été mises en place pour anticiper cette célébration. Un groupe de travail de 5 personnes membres du bureau et du CD s’est constitué pour déterminer les objectifs et les différentes séquences qui pourront être mises en place pour cet anniversaire.
Nous avons également commencé à prendre contact avec des sociétés spécialisées dans la communication et l’événementiel afin d’être accompagnés dans la construction et la production de cet événement. Nous travaillerons très certainement aussi à l’évolution de notre identité visuelle, à la refonte de notre site Internet et à la modernisation de notre annuaire.
Le travail qui s’annonce sera donc passionnant mais très dense. Aussi, l’équipe animatrice de l’Ajis ne manquera pas de faire appel aux bonnes volontés dès 2016 pour accompagner la mise en œuvre de ce projet qui devra refléter la place et l’identité de notre association dans le champ médiatique et social.

Manuel Jardinaud
Président de l’Ajis

Florence Mehrez
Vice-présidente

(Janvier 2016)

Soumis à l’assemblée générale ordinaire du 28 janvier 2016 à Paris

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