Dans le cadre de son cycle de rencontres consacrées aux enjeux sociaux de l’élection présidentielle, l’AJIS organisait le 10 février une table ronde consacrée à l’exclusion et aux conséquences de la crise sanitaire sur l’évolution de la grande précarité. Si le taux de pauvreté monétaire est resté stable en 2020, ces statistiques ne couvrent pas les SDF, les personnes en hébergement… pourtant les plus exposées.
Soit “1,6 million de personnes [qui] ne sont pas considérées”, relève Anne Bouyer, déléguée générale d’ATD Quart Monde. Lors du 1er confinement, “la moitié des chefs de centres de distribution d’aide alimentaire déclarent avoir enregistré une augmentation” de la fréquentation, appuie Fabrice Lenglart, directeur de la Drees. Un signe de l’aggravation de la pauvreté liée à la crise. Les mesures prises pendant le quinquennat ont eu des effets “contradictoires” sur la pauvreté, selon Nicolas Duvoux, spécialiste des inégalités sociales. La baisse des APL l’a aggravée ; inversement, la prime d’activité a joué un rôle massif, mais exclut les chômeurs sans activité.