Un contexte tendu, des enjeux financiers complexes et un avenir incertain. Jeudi 17 mars, Alix Pradère, associée fondatrice d’Opusline et Jean-Marc Aubert, directeur services et consulting, chez IMS Health, ont décrypté les enjeux de la négociation conventionnelle entre médecins, Assurance maladie et complémentaires santé devant les journalistes de l’Ajis.
Une négociation pour quoi faire ?
Historiquement, les conventions ont pour objectif de transformer le système de santé, mettant en œuvre des évolutions voulues par la loi, a rappelé Jean-Marc Aubert. Ce fut le cas pour la création du médecin traitant, ou la rémunération sur objectif des professionnels de santé (ROSP). Cette fois, la négociation ne semble pas être en mesure de changer la donne du système de santé, ni sur la désertification médicale, ni sur l’ambulatoire ou la télémédecine. « Les discussions sont essentiellement concentrées sur la rémunération des médecins, alors que l’on sort du débat sur la loi de santé », a observé Alix Pradère.
Une négociation pour obtenir quoi ?
« Le contexte est compliqué. Sur le plan économique, l’Assurance maladie est tenue de contenir ses dépenses. Sur le plan politique, les relations sont tendues entre le ministère, l’Assurance maladie et les médecins à cause du tiers payant », a poursuivi Alix Pradère. Sans compter le calendrier électoral, avec les échéances de 2017. La négociation permettra-t-elle de recoller les morceaux ? Jean-Marc Aubert en doute : il n’imagine pas un gouvernement de gauche annoncer des mesures fortes à destination des médecins à l’approche de l’élection présidentielle, ni les syndicats de médecins signer avant ce rendez-vous. Son pronostic : « la négociation va se terminer par un règlement arbitral. »
Crédit photo : Elodie Bécu