Etienne Caniard veut élargir les réseaux de soins à tous les professionnels de santé.
Alors que les médecins tempêtent contre les mutuelles dans le cadre de la généralisation du tiers payant généralisé, le président de la Mutualité, Etienne Caniard, a mis les pieds dans le plat, le 30 janvier lors du petit déjeuner AJIS. “Nous relancerons le débat pour la contractualisation entre les assureurs complémentaires et les professionnels de santé”, a-t-il déclaré. Les réseaux, qui peuvent être mis en place avec les opticiens et les dentistes, “ont démontré leur efficacité en termes de qualité de l’offre et de diminution du reste à charge des patients”.
Depuis le vote de la loi Le Roux, qui avait généré des craintes chez les médecins et les internes, “les réseaux de soins s’imposent très rapidement, sans bruit et sans dommage”, a insisté Etienne Caniard. Si l’ensemble des assurés se faisait soigner au sein d’un réseau de soins, les l’économie globale générée, via une baisse du reste à charge, s’élèverait à 1,9 milliard d’euros, a extrapolé la Mutualité. D’ailleurs, “il y a beaucoup moins de crispation sur le sujet”, a observé l’ex-IGAS, glissant que la Mutualité discutait avec des syndicats de chirurgiens libéraux, “parmi les plus réticents”. “Nous devons regarder quels actes sont indispensables pour les patients et s’interroger comment réduire à zéro le reste à charge”, a-t-il précisé.
Quant au sujet chaud du moment, le tiers payant généralisé, Etienne Caniard a assuré que les assureurs complémentaires présenteraient fin janvier un chemin de fer pour la généralisation du tiers payant. Parmi les objectifs, “simplifier au maximum” le système et apporter “une garantie de paiement pour le professionnel de santé”. “Les médecins nous disent : démontrez-nous que votre système fonctionne”… Mais la loi n’est même pas encore votée !” Par ailleurs, il observe que le tiers payant s’appliquait, en 2004, à 71,6 % des dépenses de l’Assurance maladie, contre seulement 60% aujourd’hui.
Etienne Caniard a par ailleurs salué les propos récents de Claude Evin, directeur général de l’ARS Ile de France qui estime que “l’impératif de réorganisation du système de soins est général et absolu”. “Il faut passer d’un discours théorique d’affirmation des droits à une logique de résultat”, a martelé le dirigeant mutualiste. Pour ce faire, le seul indicateur valable est la mesure du reste à charge. “Parler du taux d’intervention de l’Assurance maladie ne correspond plus à rien”, a insisté Etienne Caniard. Problème, la loi santé “fait l’impasse sur un sujet majeur : le parcours de soins, qui devrait pourtant occuper tous les acteurs”.
Crédit photo : Nathanaël MERGUI