Formation professionnelle, apprentissage, assurance chômage ou encore égalité professionnelle… Le champ du futur projet de loi porté par Muriel Pénicaud est particulièrement large et le grand rendez-vous du 15 mars dernier fut l’occasion pour la ministre du Travail de faire le tour de ces divers sujets. En ce qui concerne la formation professionnelle, “la vision générale, le cap, est donné”, mais “il y a toujours une marge de manœuvre” pour faire évoluer le texte durant les futurs débats parlementaires. Globalement, l’objectif de la réforme est d’aboutir à “un système qui renforce les droits”, en s’assurant de les rendre effectifs. Muriel Pénicaud s’est fixé un critère de réussite de la réforme: “En vitesse de croisière, le CPF (Compte personnel de formation) doit pouvoir concerner un million de personnes par an”.
En matière d’apprentissage, la ministre affirme que les fonds actuels sont suffisants pour couvrir les besoins. “Peut-être qu’un jour ça ne suffira plus, mais on en a pour des années avant de toucher le plafond des financements disponibles”, explique-t-elle, insistant sur la nécessité que les fonds destinés à l’apprentissage soient pleinement utilisés à cet effet.
Par ailleurs, “nous considérons aujourd’hui qu’il y a un recours pas toujours justifié, voire excessif, dans certaines entreprises et branches, à la flexibilité externe. Maintenant qu’avec les ordonnances et le dialogue social, vous pouvez avoir une bonne agilité, le côté ‘je suis obligé de recourir à de la flexibilité externe’ [n’a plus lieu d’être]”, affirme Muriel Pénicaud, abordant l’assurance chômage. “Les partenaires sociaux nous ont demandé un délai pour négocier dans les branches. Chiche ! Mais au cas où ils ne négocient pas, nous prévoirons, dans le projet de loi, un dispositif qui permet par décret, dès le début de l’année prochaine, de mettre en place un système de bonus-malus”, confirme-t-elle.
Enfin, “nous sommes en 2018 et l’opinion publique ne tolère plus” les inégalités salariales entre les femmes et les hommes, assure la ministre. En lien avec la feuille de route gouvernementale, Muriel Pénicaud rappelle que les entreprises ont trois ans pour se mettre en conformité avec la loi et, qu’au final, “les sanctions [pour les entreprises contrevenantes] ne seront plus liées à une obligation de moyens comme aujourd’hui avec un plan d’action plus ou moins précis, mais à une obligation de résultat”.
Voici la dédicace laissée par Muriel Pénicaud sur le Livre d’Or de l’AJIS à l’issue de la rencontre :
« Merci à l’AJIS et à tous les journalistes sociaux qui, au quotidien, étayent, nourrissent et animent le débat public si important pour notre démocratie.
Le 15 mars 2018
Muriel Pénicaud
Ministre du Travail »
Crédit photo : Thierry Nectoux.